MATP – Maison de l’Architecture des Territoires et du Paysage Angers

Address
312 avenue René Gasnier , 49100 Angers Map
Hours
Mon–Fri 9 am–12, 2–6 pm, Sun 2–6 pm

Avec l’achèvement de la réhabilitation de l’ancienne école d’aviation s’ouvre la Maison de l’Architecture, des Territoires et du Paysage. Après cinq années d’une course d’obstacles, cette ouverture s’inscrit dans la continuité de l’action menée par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Maine-et-Loire depuis plus de vingt-cinq ans. Elle lui donne toutefois les moyens de pleinement épanouir l’une de ses missions qui suppose une offre permanente d’information, de sensibilisation et de développement de l’esprit de participation. La dimension régionale de ce nouvel outil s’illustre par l’implantation en ces murs de l’Union régionale des CAUE des Pays de la Loire et par l’implication de chaque CAUE de la région dans la programmation culturelle qui en assurera l’animation permanente.
Au côté des autres outils existants ici ou là, sur le plan local, régional et nationalement, avec une volonté de complémentarité et de partenariat, la Maison de l’Architecture, des Territoires et du Paysage participe du maillage mis en place et animé par ceux qui pensent que la responsabilité et la connaissance sont les meilleures assurances d’un cadre de vie de qualité et durable.
Lieu de diffusion culturelle, elle dispose des espaces d’exposition et de rencontre utiles à la promotion permanente et ouverte de la création architecturale, urbaine et paysagère.
Lieu de partenariat et d’échanges, elle accueille outre les CAUE, des associations partenaires et la représentation professionnelle des architectes. Lieu d’innovation et de recherche architecturale et urbaine, elle dispose de l’antenne mise en place par la Société d’équipement de Maine-et-Loire qui en fait la vitrine d’opérations tel l’aménagement des Plateaux de la Mayenne et la création du parc du Végétal.
Lieu disposant d’un centre de ressources documentaires, elle est ouverte aux étudiants, aux chercheurs et, au-delà, à toute personne soucieuse de l’histoire et de l’actualité des territoires.
Lieu de formation et de perfectionnement, elle intègre le Pôle atlantique de formation continue des métiers du cadre de vie et les programmes de formation destinés aux élus et mis en œuvre de concert avec l’Association départementale des Maires de Maine-et-Loire avec le soutien du Conseil général.
Lieu de pédagogie et d’animation destiné notamment aux scolaires, elle propose les moyens des classes du patrimoine contemporain.
Lieu de mémoire de la production architecturale, urbaine et paysagère de la région des Pays de la Loire, elle met en place l’observatoire et les archives de l’architecture contemporaine.
Lieu public enfin, la Maison de l’Architecture, des Territoires et du Paysage a l’ambition d’une appropriation par tous ceux qui font le cadre de vie de la région, élus, gestionnaires, professionnels, acteurs, usagers. Elle est en ce sens porteuse d’un projet conforme à l’objet social de ses promoteurs mais tendant à rassembler, en un même lieu, la culture architecturale et urbaine, l’ouverture et la sincérité du débat public, l’observatoire des pratiques territoriales et l’accompagnement des maîtrises d’ouvrage.
Sens dessus dessous: En intervenant sur la façade de l’ancienne école d’aviation, François Dallegret, artiste franco-canadien adepte depuis le milieu des années soixante de la technologie apprivoisée et de la ponctuation fluorescente, tente de résoudre un mystère, celui de la correspondance entre deux strates, celle du dessous qui bientôt disparaîtra alors même qu’on inaugurera une fonction attendue depuis quarante ans, et celle du dessus qui s’ébroue à peine de son improbable renaissance. Ces strates aurait dû se tourner le dos, elles ne sont pas du même monde ni de la même histoire. Il fallait donc ravauder le contexte. C’est la disposition des dix-huit plaques de diodes en lieu et place de l’aération des anciens dortoirs qui témoignera de cette indicible correspondance. Au-dessous on roule dans un sens ou dans l’autre, Paris-Province, Province-Paris, au-dessus on défile et le trait de lumière fait témoignage, comme l’élan vital d’une flèche qu’on aurait tiré de nulle part, de gauche à droite ou de droite à gauche. L’allusion est à la fois intimiste et forte. Elle est une sorte de clin d’œil offert par le miraculé à celui dont le projet devait être fatal, une appropriation poétique du bouleversement, un trait d’union sédimentaire, une exhumation fonctionnelle. François Dallegret marque ici l’espace et le temps comme il l’a déjà fait en 2001 en signant la « Porte de l’Enfer » sur le boulevard des ardoisières à Trélazé. Comme il le propose aussi dans le réfléchissant paysage qu’il offre au renouveau de la Fondation Goethe à Lille ou dans le pointilleux signal dont il ponctue le port de Toronto. Là encore il s’agit de passage, mais la constance statique de la porte lumineuse de Trélazé laisse ici place au mouvement, celui qu’imprime le trafic, de jour comme de nuit. Encore faut-il attendre la mise en service de l’ouvrage autoroutier. En patientant, l’ancienne école d’aviation respire, profondément, au rythme de l’attente. (Bruno LETELLIER, directeur de CAUE de Maine-et-Loire, Extrait de la revue 303 Arts, Recherches et Créations n°88, 3e trimestre 2005.)